Nourrir la poulinière au début et au milieu de sa gestation

Comprendre les besoins nutritionnels de la jument et savoir comment y répondre au mieux est essentiel pour sa santé et celle du poulain en développement.

Lors de l’alimentation de la poulinière, il est important de se rappeler que le fœtus ne grandit pas à un rythme constant tout au long de la gestation. Le fœtus reste petit au début et au milieu de la grossesse, n’atteignant que 20% de son poids à la naissance, et par conséquent ses besoins en nutriments sont relativement faibles. Dans le passé, on pensait que les besoins nutritionnels de la jument n’augmentaient pas avant la fin de la gestation. Mais nous savons maintenant que ce n’est pas le cas, la majeure partie du développement ayant lieu durant le dernier trimestre.

Début de gestation

La sur-alimentation au début de gestation est une erreur commune, entraînant souvent un surpoids chez la jument. L’obésité peut être un problème sérieux et peut réduire la fertilité, augmenter le risque de fourbure et potentiellement prédisposer le poulain à des problèmes orthopédiques après la naissance. Idéalement, l’état de la jument au début de grossesse devrait être maintenu constant. Pour les juments en surpoids, la perte de poids au cours des 3-4 premiers mois de grossesse n’est pas recommandée car elle peut être liée à une perte embryonnaire précoce. Si la jument allaite simultanément, cela peut entraîner une réduction de la production de lait. Une note d’état corporel comprise entre 3 sur 5 ou 5 à 7 sur 9 est considérée comme optimale pour une poulinière tout au long de la grossesse, selon le système utilisé.

En supposant que la jument ne soit pas en lactation, un fourrage de bonne qualité (pâturage ou foin) peut fournir suffisamment de calories au début de la grossesse. Cependant, de nouvelles directives suggèrent que les besoins de la jument en certains micronutriments (ex. la lysine et la vitamine E) augmentent dès la conception, et certaines preuves suggèrent que des carences pendant cette période peuvent augmenter le risque de perte fœtale précoce.

Il est donc peu probable que le fourrage seul fournisse des niveaux optimaux ou les ratios corrects de tous les micronutriments essentiels (p.ex. le cuivre et le zinc) chez la plupart des poulinières (Figure 1). Par conséquent, elles auront besoin d’un aliment concentré adapté en début de gestation. Cela aidera à éviter que la jument n’utilise ses propres réserves et n’entre au milieu de grossesse avec des carences. La ration la plus adaptée dépendra évidemment de chaque jument. Les juments qui allaitent, les plus faibles ou celles qui ont un accès limité à un fourrage de bonne qualité auront généralement besoin d’une ration plus riche en calories, comme Connolly’s RED MILLS Stud Mix ou Cubes. Alternativement, si les juments consomment des céréales pures (par exemple l’avoine), nous recommandons notre Oat Balancer Cooked Mix, qui a été spécifiquement formulé pour équilibrer la teneur en micronutriments des céréales, y compris le rapport calcium/phosphore. D’autre part, un aliment correcteur riche en nutriments tel que GROCARE Balancer, ou un complément de vitamines et de minéraux à large spectre tel que Foran Equine Chevinal Extra, est idéal pour les juments nécessitant un régime hypocalorique.

Figure 1 Copper content of UK Pastures

Mi-gestation

À partir du cinquième mois de grossesse, le taux de croissance fœtale commence à augmenter, ce qui entraîne une augmentation mensuelle correspondante des besoins nutritionnels de la jument. Par conséquent, les lignes directrices figurant dans les Exigences Nutritionnelles des Chevaux 2007 du Conseil National de Recherches (CNR) recommandent que la teneur en calories (énergie) de l’alimentation soit progressivement augmentée à partir du 5e mois de grossesse (tableau 1). Il est important de ne pas trop fournir de calories et de surveiller attentivement l’état de la jument au cours du deuxième trimestre. Bien qu’une prise de poids excessive doive être évitée, une certaine prise de poids au milieu de la grossesse est nécessaire pour fournir une source d’énergie à utiliser en fin de grossesse et au début de lactation.

Les besoins en protéines, un nutriment essentiel pour le soutien de la croissance du fœtus, augmentent également au cours du deuxième trimestre (tableau 1). Les protéines sont composées d’acides aminés non essentiels et essentiels (p. ex. la lysine et la méthionine). Cette dernière ne peut pas être fabriquée par l’organisme et doit être apportée par l’alimentation. La principale source de protéines de qualité dans les aliments de Connolly’s RED MILLS est le soja, qui contient d’excellents niveaux d’acides aminés essentiels. Le soja brut contient naturellement un facteur anti-nutritionnel appelé l’inhibiteur de la trypsine. L’inhibiteur de la trypsine est une enzyme nécessaire à l’absorption des protéines et un composé qui bloque l’action de la trypsine. Chez Connolly’s RED MILS, nous utilisons une technique de cuisson avancée connue sous le nom d’extrusion pour détruire l’inhibiteur de trypsine, garantissant ainsi que le cheval peut en effet bien digérer les protéines de qualité.

Tableau 1 – Augmentation des besoins en calories et en protéines pendant la gestation

Mois de gestation	Besoins en calories (mcal)	Besoins en Protéines (g)	Lysine (g)
<5	16.7	630	27.1
5 Mois	17.1	685	29.5
6 Mois	17.4	704	30.3
7 Mois	17.9	729	31.3
8 Mois	18.5	759	32.7
9 Mois	19.2	797	34.3
10 Mois	20.2	841	36.2
11 Mois	21.4	893	38.4

Jusqu’à récemment, les besoins nutritionnels de la jument au début et au milieu de la gestation étaient souvent négligés. Cependant, nous savons maintenant que les besoins en nutriments augmentent beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait auparavant. Par conséquent, le régime alimentaire de la jument pendant ses premier et deuxième trimestres nécessite une attention particulière afin de s’assurer que la jument reçoit énergie, protéines, vitamines et minéraux optimaux.